Des paysages désertiques du Sahara…
Le ciel a toujours eu une place majeure dans la vie de Jean-Pierre. « J’ai longtemps vécu en Afrique du Nord. Dans ces pays marqués par la sécheresse, on vit constamment les yeux rivés vers le ciel… à attendre la pluie ». À l’âge de 23 ans, Jean-Pierre est embauché par un groupe pétrolier. Il est alors envoyé en mission dans la région d’Edjeleh, située dans le sud-est de l’Algérie, à la frontière avec la Libye. Dans cette région désertique, il découvre avec ses collègues les premiers gisements d’eau et d’hydrocarbures. « À cette époque, nous étions livrés à nous-mêmes. Il n’y avait pas de bistrot, pas de cinéma, pas de dames à courtiser. Une fois la nuit tombée, certains allaient boire un verre ou jouer aux cartes. D’autres, comme moi, allaient se balader, mais sans jamais trop s’éloigner de la sonde, car l’environnement était dangereux ». De ses promenades nocturnes, Jean-Pierre en garde encore aujourd’hui un souvenir indélébile. « Ces ballades furent mon premier vrai contact avec le ciel. Nous étions au milieu de nulle part. Le silence était majestueux et écrasant. Il n’y avait pas de limites, pas d’horizon. Les paysages étaient absolument extraordinaires », avant de conclure « Seul, en plein Sahara, cette dégustation du ciel était pour moi libératoire ».
… aux premiers pas de l’homme sur la Lune
Le 21 juillet 1969, Jean-Pierre, désormais installé en France depuis plusieurs années, a les yeux rivés sur son poste de télévision. « On était en train de vivre en direct un moment historique. On ne savait pas ce qui allait se passer… Est-ce que la mission allait réussir ? Est-ce que l’équipe allait pouvoir revenir sur Terre ? ». Ce jour-là, l’astronaute Neil Armstrong devient le premier homme à marcher sur la Lune. « J’étais admiratif ! J’ai le souvenir de m’être rendu sur les Champs-Elysées pour exprimer mon enthousiasme… en klaxonnant ! D’autres avaient eu la même idée. C’était une manifestation spontanée et bon enfant. On se congratulait comme si c’était nous qui avions marché sur la Lune ».
La rencontre avec l’astrophysicien Hubert Reeves
Un jour, alors que Jean-Pierre marche dans la rue, un homme l’arrête pour lui demander son chemin. « Je n’étais pas pressé, alors j’ai accepté de l’accompagner. Sur le chemin, on s’est mis à bavarder et il m’a proposé de venir écouter la conférence qu’il donnait à la Sorbonne ». Cet homme, c’est Hubert Reeves, astrophysicien québécois de renom. « Ce soir-là, le grand amphithéâtre de la Sorbonne était plein à craquer », se souvient Jean-Pierre. « Hubert Reeves était un homme passionné et passionnant. C’était un excellent pédagogue. Cette conférence a été pour moi une révélation. Elle m’a donné envie de comprendre l’astronomie, de lire, de participer, de découvrir, de savourer… Aujourd’hui, je peux dire que c’est cette rencontre fortuite avec Hubert Reeves qui a semé la petite graine de l’astronomie qui a ensuite germé en moi ».
Les années de formation en astronomie
Après cette conférence, Jean-Pierre décide de retrouver les bancs de l’école. Il s’inscrit au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) pour suivre des cours de géologie, puis il intègre l’Association Française d’Astronomie (AFA). « L’AFA œuvre pour rendre la culture scientifique accessible à tous », explique Jean-Pierre. L’AFA propose des conférences données par des astrophysiciens qui travaillent dans des observatoires et organise régulièrement des événements, comme Les Nuits des Etoiles. « J’ai eu la grande chance de faire partie de l’équipe organisatrice des Rencontres du Ciel et de l’Espace », un évènement biannuel organisé à la Cité des sciences et de l’industrie de Paris et dont le porte-parole n’était autre que… Hubert Reeves.
« Avec l’AFA, j’ai pu voyager à travers le monde. J’ai par exemple été à plusieurs reprises aux Etats-Unis pour visiter des observatoires. J’ai également assisté à des éclipses au Kenya, en Egypte ou encore en Asie ».
La rencontre avec l’astronaute Thomas Pesquet
« Un jour, j’ai offert à Benjamin Zimmer*, Directeur Délégué et Associé chez Silver Alliance, des revues éditées par l’AFA. Comme son cousin, Guillaume Beucher, co-fondateur du parc Echologia, connaît personnellement Thomas Pesquet, il m’a proposé d’aller assister à l’une de ses conférences qui se tenait à Laval et j’ai accepté ». Une fois la conférence terminée, Jean-Pierre est allé à la rencontre de Thomas Pesquet pour lui présenter ses amitiés. « Il y avait du monde. C’était la folie ! Des gens criaient ! », se souvient Jean-Pierre. Guillaume Beucher, présent à ce moment-là, immortalise cette rencontre.
« Même si ce fût bref, c’était un excellent moment. Je remercie Benjamin d’avoir pris cette initiative, car ce n’est effectivement pas tous les jours que l’on peut serrer la main d’un brillant astronaute français ! ».
Le prochain rêve de Jean-Pierre ? Avoir la possibilité de se balader dans le désert de l’Atacama au Chili et de visiter l’Observatoire astronomique du Cerro Paranal situé à 2 635 mètres d’altitude. Et pourquoi pas aller jusqu’à Hawaï, où se trouvent certains des plus grands observatoires du monde.
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* Jean-Pierre Joret a fait la connaissance de Benjamin Zimmer, Directeur Délégué et Associé chez Silver Alliance, à l’occasion d’une rencontre entre des entreprises et des seniors organisée par AG2R LA MONDIALE.