Si le sujet est souvent passé sous silence, anticiper son décès est un mal nécessaire. En effet, préparer de son vivant « l’après », c’est s’offrir une certaine tranquillité d’esprit et s’assurer que ses dernières volontés seront respectées. Au-delà de cela, préparer sa fin de vie, et notamment sa succession, permet de préserver l’harmonie familiale. Cela donne également aux proches la possibilité de faire leur deuil dans les meilleures conditions qui soient. On fait le point sur les démarches à entreprendre à l’avance.
Les formalités administratives pour anticiper son décès
Différentes formalités administratives peuvent être effectuées en amont afin d’anticiper votre décès. Tout d’abord, vous pouvez désigner une personne de confiance. Son rôle sera de vous accompagner dans vos démarches de santé. Elle pourra également témoigner de votre volonté auprès de l’équipe médicale, dans l’hypothèse où vous seriez hors d’état de vous exprimer. À côté de cela, il est possible de désigner un individu dont la mission sera de gérer votre succession après votre décès. On parle alors d’exécuteur testamentaire ou de mandataire à effet posthume.
Pensez aussi à rédiger vos directives anticipées en cas de fin de vie à l’hôpital ou en maison de retraite, et à laisser une liste de dernières volontés à votre entourage. Celles-ci peuvent également être notifiées au sein d’un testament notarié ou olographe. Le testament olographe est entièrement écrit de la main du testateur, signé et daté par lui. Pour éviter à vos proches de longues heures de tri administratif et de recherche, vous pouvez aussi dresser une liste de vos comptes bancaires et contrats d’assurances seniors. Pensez également à lister les établissements avec lesquels vous êtes en relation (Sécurité sociale, caisse de retraite, administration fiscale…). N’oubliez pas non plus d’indiquer les identifiants et les mots de passe Internet. Enfin, procédez à un inventaire des personnes devant être prévenues de votre décès, et de leurs coordonnées. Cela permettre à votre famille de les contacter aisément.
Préparer sa succession et la transmission de son patrimoine
Outre les formalités administratives, il est important de préparer votre succession et la transmission de votre patrimoine. La première chose à faire est de définir la valeur de ce que vous possédez (biens, bijoux, véhicules, comptes bancaires, placements, livrets d’épargne…), l’actif brut successoral, et de soustraire vos éventuelles dettes, comme un crédit à la consommation. Vous obtenez alors la valeur prévisible de votre actif net successoral. Vous pouvez ainsi prévoir le partage. Deux solutions s’offrent à vous :
- Rédiger un testament stipulant à qui vos biens seront transmis au moment de votre décès ;
- Faire une donation de son vivant à la personne de votre choix (le donataire).
À noter qu’il faut impérativement recourir aux services d’un notaire lorsque la donation concerne des biens immobiliers ou des sommes d’argent conséquentes. Renseignez-vous par ailleurs sur la fiscalité de votre futur héritage. Certaines situations donnent droit à des exonérations ou à des réductions de droits de succession.
Anticiper son décès… jusqu’à ses obsèques
Si vous souhaitez éviter que vos proches n’aient à supporter le coût financier de vos obsèques, vous pouvez souscrire un contrat d’assurance spécifique. Ce dernier garantit le versement d’un capital au bénéficiaire désigné lors de votre décès. Au-delà de l’anticipation financière, il est possible d’organiser ses funérailles à proprement parler. Pour ce faire, il faut souscrire un contrat obsèques en prestations. Ce dernier permet de définir les modalités de son enterrement. Par exemple : inhumation ou crémation, choix du cercueil, du lieu de cérémonie, des fleurs, de la musique…
Le jour venu, vos proches pourront ainsi se concentrer sur l’hommage qu’ils souhaitent vous rendre. Ils n’auront pas à opérer des choix difficiles, qui peuvent parfois être sources de désaccords au sein de la famille.
De même, de votre vivant, il est important de vous positionner par rapport au don d’organes et au don du corps à la science. Cela pour éviter que vos proches ne se retrouvent face à un tel choix. Pour ce qui est du don d’organes en France, c’est le principe du consentement présumé qui a été choisi. Nous sommes donc tous donneurs d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus d’être prélevé. Auquel cas, il est nécessaire de faire valoir ce refus par écrit et de confier ce document daté et signé à un proche. Pour donner son corps à la science, le processus diffère. Il faut faire connaître sa décision de manière explicite, en rédigeant une déclaration sur papier libre, datée et signée, et en l’envoyant à un centre de don.