Le pharmacien est un acteur de confiance qui simplifie la vie des seniors, mais également de tous les patients. Le métier a évolué de façon significative depuis la fin des années 90, et la profession est encore aujourd’hui en constante mutation. Pierre-Xavier Frank, Directeur Général et Pharmacien Responsable du groupe Giphar, revient sur le sujet.
L’évolution du rôle du pharmacien depuis les années 90
Tout a commencé lorsque le droit de substitution par le médicament générique a été instauré pour les pharmaciens : une véritable avancée puisque les pharmaciens pouvaient, pour la première fois, modifier la prescription du médecin. En 2004, le pharmacien a obtenu le statut de professionnel de santé, en plus de celui de commerçant qu’il avait déjà. Par la suite, le 21 juillet 2009, la loi HPST (hôpital, patients, santé, territoires) est venue fonder les évolutions futures de la profession. Cette loi a permis de graver dans le marbre des missions que le pharmacien faisait déjà et d’ajouter parallèlement de nouvelles missions.
En effet, cette loi insiste sur le fait que le pharmacien doit contribuer aux soins de premier recours (comme l’orientation dans le parcours de soin), participer à la collaboration entre les professionnels de santé et à la permanence du soin, via un système d’astreintes. Enfin, il doit contribuer aux actions de veille et de protection sanitaire. Des missions optionnelles, laissées à la libre appréciation des titulaires, sont venues s’ajouter à ces tâches, comme :
– L’éducation thérapeutique pluridisciplinaire avec la possibilité d’organiser des entretiens pharmaceutiques.
– Le relais avec les EHPADs: préparation des doses administrées aux résidents, intervention dans les établissements pour évaluer le risque d’effet indésirable…
– Les prestations destinées à favoriser le maintien de l’état de santé des personnes.
Une convention qui a permis de poser un cadre pratique
Le rôle du pharmacien a également évolué en 2012 avec la signature d’une convention entre les syndicats de pharmaciens et l’Assurance Maladie. Celle-ci a permis de lancer les premiers entretiens pharmaceutiques portés sur les médicaments anti-coagulants en 2013. C’était la première fois qu’un pharmacien était rémunéré pour une prestation intellectuelle. Cela a marqué le début d’un changement profond.
Les entretiens se sont ensuite diversifiés avec la thématique de l’asthme en 2015 et le bilan partagé de médication pour les personnes âgées de 65 ans et plus en 2018. En parallèle, le pharmacien a progressivement obtenu le droit de vacciner contre la grippe saisonnière.
Un métier encore plus diversifié dans le contexte sanitaire actuel
Vous l’aurez compris, la transformation du rôle du pharmacien s’est donc accélérée ces dernières années, et encore plus dans le contexte sanitaire actuel. Ce professionnel de santé a dû s’adapter rapidement à de nouvelles missions pour participer activement à la lutte contre le coronavirus : distribution de masques de protection, de solutions hydroalcooliques, de tests sérologiques, renouvellement spécifique de certaines ordonnances, relais pour les victimes de violences faites aux femmes, augmentation de la fréquence des livraisons ponctuelles et, plus récemment, réalisation de tests antigéniques sur la base du volontariat.
À l’heure d’aujourd’hui, environ 40 % des pharmacies proposent la réalisation de ces tests. Les pouvoirs publics ont donné aux pharmaciens toutes les clés et le maximum d’autonomie possible pour pouvoir assurer la continuité des soins sur le terrain.
La pharmacie : l’assurance de la sauvegarde d’une relation de soin de qualité et de proximité
Il est important de souligner que le code de la santé publique fixe un maillage territorial de pharmacies pour tous les Français. De plus, contrairement à la plupart des médecins, le pharmacien n’a pas besoin d’un rendez-vous pour accueillir ses patients. En cumulant ces deux paramètres, on comprend vite qu’il s’agit d’un interlocuteur de choix, parfois même d’un confident pour les personnes âgées.
Pour prendre un exemple particulièrement parlant, durant les confinements successifs, dans un contexte de sorties limitées et de commerces fermés, les patients ont toujours pu se tourner vers le pharmacien pour obtenir des conseils et/ou des encouragements. Cela a permis de maintenir les liens sociaux et la relation de confiance instaurée entre les deux parties.
À côté de cela, les professionnels exerçant en officine ont le droit, depuis le dernier trimestre 2020, de réaliser des entretiens de suivi pour les personnes sous traitement anti-cancéreux. Tout ceci ne se fait pas sans offre de formation. Une large offre de formation continue post universitaire est aujourd’hui disponible, par le biais du Développement Professionnel Continu (DPC) mais aussi de formations sur des thématiques particulières, comme l’orthopédie pour accompagner les personnes âgées ou l’aromathérapie pour prodiguer des conseils sur les huiles essentielles par exemple. À travers sa filiale Hémisphères Santé, un organisme de formations agréé DPC, Giphar permet aux pharmaciens d’aiguiser leurs compétences pour répondre aux besoins spécifiques de leurs patients.
Pour l’avenir, il y a fort à parier que le rôle du pharmacien continue d’évoluer avec la dispensation de médicaments normalement soumis à des prescriptions médicales dans le cadre de certaines pathologies et d’un protocole validé par la HAS, dans un maximum de 2 ans environ. Une nouvelle mission qui permettrait de fluidifier le parcours de santé !