L’indicateur qualitatif de l’allongement de la vie
Oscar Wilde écrivait « Il ne faut pas chercher à rajouter des années à sa vie, mais plutôt essayer de rajouter de la vie à ses années ». Mais la réalité paraît quelque peu différente …
L’espérance de vie en bonne santé en France
En France, l’espérance de vie à la naissance est élevée (85 ans pour les femmes, 80 ans pour les hommes), mais le constat n’est pas le même pour l’espérance de vie en bonne santé. Selon les dernières statistiques de l’INSEE, portant sur l’année 2017, la France est légèrement sous la moyenne européenne dans ce domaine : l’espérance de vie en bonne santé est de 64,1 ans chez les femmes et 62,7 chez les hommes dans notre pays alors que la moyenne en Europe est respectivement de 64,9 et 62,6 ans. L’écart est de presque dix ans avec le leader en Europe, la Suède, alors que l’espérance de vie à la naissance est presque équivalente dans les deux pays ! De plus, l’espérance de vie en bonne santé à la naissance n’a pas évolué de façon significative en France depuis dix ans.
Quelle est la méthode d’évaluation ?
Au début des années 2000, les instances européennes ont compléter les indicateurs d’espérance de vie par des indicateurs de santé permettant de mieux suivre la qualité de vie des populations. Pour comparer ces chiffres, les questions sont similaires pour tous les pays d’Europe.
“Comme l’espérance de vie, cet indicateur peut être évalué à la naissance et à des âges ultérieurs. Pour déterminer l’espérance de vie en bonne santé, le principe est de combiner des tables de mortalité et des données issues d’enquêtes sur la santé en population.” explique Emmanuelle Cambois dans Le Monde, directrice de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), et directrice de l’Institut de la longévité, des vieillesses et du vieillissement.
En France, trois questions sont utilisées pour évaluer l’espérance de vie en bonne santé :
- l’état de santé perçu ,
- l’existence ou non d’une maladie chronique,
- la présence ou non d’une limitation des activités habituelles depuis six mois en raison d’un problème de santé.
C’est cette dernière question qui est utilisée pour produire l’indicateur comparatif européen car il est fortement corrélé à des mesures objectives.