Pouvoir d’achat : les femmes seules frappées par l’inflation

— Publié le 28 juin 2023

Pouvoir d’achat : les femmes seules frappées par l’inflation

La seconde édition de notre étude sur le pouvoir d’achat des retraités français a été publiée en avril dernier. Sans surprise, elle révèle que les retraitées CSP- vivant seules ont perdu encore plus de pouvoir d’achat que le reste des retraités. Explications.

Les femmes modestes vivant seules perdent en pouvoir d’achat

Cet article s’appuie sur les résultats de notre étude sur le pouvoir d’achat des retraités français. Il compare les données des femmes CSP- vivant seules avec les données des Autres profils de retraités vivant seuls (femmes de CSP+ ou Professions Intermédiaires et hommes de toutes CSP confondues).

Tout d’abord, un tiers des répondants vivant seuls sont des femmes. Deux tiers d’entre elles relevaient, avant leur retraite, des catégories socioprofessionnelles les plus modestes, que l’on appelle plus communément CSP-. Parmi elles, 44 % ont déclaré avoir un salaire mensuel net inférieur à 1 500 € juste avant leur départ en retraite. Leur ancienne activité a évidemment eu un impact sur le montant de leur pension et par extension sur leur niveau de vie à la retraite.

Comme le reste du panel, elles sont 3 sur 4 à estimer que leur pouvoir d’achat a diminué depuis leur départ en retraite. De plus, ces femmes seules CSP- ont tendance à davantage penser que leur pouvoir d’achat va diminuer dans les années à venir.

Une inégalité homme/femme qui se poursuit à la retraite

Au-delà de leurs anciens salaires peu élevés, seules 5 % des femmes issues de milieux modestes et vivant seules perçoivent chaque mois des revenus d’épargne, contre 15,6 % chez les autres retraités. Par ailleurs, aucune ne perçoit de revenu locatif, contre 7,1 % des autres retraités vivant seuls. Elles sont cependant un peu plus nombreuses à percevoir des prestations sociales ou des aides de la famille.

Ces retraitées doivent donc s’appuyer, avant tout, sur leur retraite de base, et c’est là que le bât blesse : elles touchent, en moyenne, 1 103 € par mois, soit 753,5 € de moins que les autres retraités vivant seuls. Même si l’on ajoute les complémentaires et autres pensions de réversion, le total s’élève alors à 1 340 € par mois mais l’écart avec les autres célibataires reste le même.

Les femmes subissent, en fait, une double, voire une triple peine. Victimes des écarts de rémunération femme-homme, elles sont nombreuses à avoir eu de faibles salaires avant leur départ en retraite, ce qui se répercute sur leur pension. Et ce n’est pas tout : elles sont nombreuses à avoir connu des interruptions de carrière pour s’occuper de leurs enfants (68 % des femmes CSP- interrogées ont d’ailleurs plusieurs enfants). Enfin, d’autres études montrent qu’elles sont plus nombreuses à stopper leur carrière tôt ou à se mettre à temps partiel pour prendre soin d’un proche âgé. Les femmes seules, qu’elles perçoivent ou non une pension de réversion, subissent tous ces préjudices de manière encore plus marquée.

Une capacité d’épargne plus faible

Sans surprise, puisque les femmes seules vivent avec un budget mensuel plus faible que les autres foyers, il leur est plus difficile d’épargner. Ainsi, elles ne sont que 40 % à épargner à fréquence annuelle ou mensuelle. De plus, le montant moyen mensuel épargné est 1 221,4€ épargnés par an en moyenne par les femmes seules contre 2 335,1€ pour les autres retraités seuls. Ce montant est moitié moins élevé que celui épargné par les autres retraités vivant seuls. Un déséquilibre supplémentaire qui peut menacer, à terme, leur bien vieillir à domicile.

On note, pour finir, qu’une femme CSP- retraitée sur 2 est locataire de sa résidence principale. Parmi celles qui sont propriétaires, 1 femme sur 4 n’a pas encore fini de rembourser son prêt immobilier. Elles doivent donc assumer des charges récurrentes qui peuvent peser sur leur pouvoir d’achat.

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